lundi 25 mai 2015

Les cinq éléments

La pensée chinoise

On pourrait croire que la pensée philosophique chinoise s'est figée il y a quelques milliers d'années en une forme qui exclut le pouvoir novateur de l'esprit. Cette impression est justifiée par la référence permanente dans tous les écrits qu'ils soient métaphysiques, religieux, littéraires ou scientifiques à trois notions principales :
Le Tao, le Yin-Yang, la règle des cinq éléments.
En fait, ces notions n'appartiennent pas à une philosophie particulière. Elles servent de fondement à des systèmes de pensée originaux, qu'il serait illusoire de prétendre dévoiler par une explication rationnelle.
Pour la plupart, les peuples anciens ne se sont guère préoccupés d'établir pour leur histoire, une chronologie rigoureuse. Les Chinois constituent à cet égard une exception. Ils sont peut-être le seul peuple qui ait pris soin, depuis l'origine de sa tradition, de dater ses annales au moyens d'observations astronomiques précises. En effet, ces annales comportent la description de l'état du ciel au moment où se sont produits les évènements dont le souvenir est conservé. On sait ainsi que l'origine de la tradition chinoise remonte à environ 3700 ans avant notre ère. Cela ne veut pas dire qu'il n'y ait rien eu auparavant. Il est probable que ce qui apparaît comme un commencement n'ait été que la continuité d'une tradition antérieure, probablement issue du chamanisme.

Le Tao

Tao est un terme de philosophie chinoise signifiant "voie, chemin". Le Tao est le principe qui engendre tout ce qui existe, la force fondamentale qui coule en toutes choses de l’univers. C'est l’essence même de la réalité qui par nature est ineffable et indescriptible. Il est représenté par le symbole représentant l’unité du dualisme yin-yang. Le Tao a été édifié dans le texte Tao Tö King attribué à Lao Tseu. Le Tao peut être considéré comme la matrice préalable au passage du Qi ou souffle originel, précédant la manifestation binaire du yin-yang. Il est au cœur de la tradition chinoise, généralement considérée comme une pragmatique du juste milieu, ou du choix propice. La participation individuelle au Tao se fait par le "non-agir". Le Tao est la notion maîtresse à l'œuvre dans le taoïsme, philosophie et voie spirituelle chinoise. Le Taoïsme est avec le Confucianisme la forme de pensée la plus originale en Chine. Les concepts qui y sont reliés ont joué un rôle central dans le développement des sciences chinoises.

Le yin et le yang

Depuis toujours, les chinois pensent que tout ce qui est observable dans l'univers peut se répartir en deux catégories complémentaires :
La terre et le ciel
La nuit et le jour
La femme et l'homme
Le froid et le chaud
Ces deux catégories représentent l'expression sensible de deux énergies fondamentales appelées yin et yang. Ces deux énergies se manifestent universellement de par un jeu permanent de contraste complémentaire.
Dans la nature, dans ce qui nous arrive, dans ce que nous observons, on assiste à une perpétuelle transformation, selon un mouvement continu, exactement comme le jour devient crépuscule avant la nuit. Les deux énergies s'exercent en alternance. L'une prend toujours le pas sur l'autre et vice et versa, comme on le remarque aux aurores et à la tombée de la nuit. Le yin et le yang se trouvent donc toujours dans un état de dépendance réciproque.

Entre ciel et terre

On peut se demander par quel cheminement, l'homme a pu élaborer des notions aussi abstraites que celle de Tao et de Yin-Yang.  A partir de quelles expériences décisives son esprit s'est élevé à la recherche du principe de toutes choses. S'il n'avait pas les pieds sur terre et la tête vers le ciel, l'homme serait bien difficile à singulariser parmi tous les êtres vivants. Même le rire ne lui est pas spécifique. Ce qui lui est propre, c'est la stature verticale.
L'homme debout va observer son milieu naturel et en tirer des conclusions quant à sa situation. Regardant la terre, se baissant pour la palper, il constate que celle-ci est solide, concrète et matérielle, qu'il peut la mesurer. Il en fera le symbole de la substance et de la quantité. Puis regardant au-dessus de lui, dans la direction opposée à celle de la terre, il rencontre le ciel dont les caractéristiques lui apparaissent opposées.
En effet, il ne peut le saisir, ce milieu est impalpable et subtil. Il ne peut le mesurer à cause de l'absence de points de repères fixes, donc il renonce à lui attribuer des limites. Le ciel sera le symbole de l'essence par opposition à la substance. Mais ce n'est là qu'une première prise de contact et à ces notions de consistance vont venir s'ajouter des correspondances d'ordre dynamique. Car si la terre, du fait qu'elle sert de point d'appui à l'observateur est pour lui immobile et stable. Le ciel, au contraire, apparaît mobile en permanence : le mouvement des nuages poussés par le vent, le soleil et la lune semblent s'y déplacer. 
En apparence, le ciel est mouvant et la terre est inerte.
L'énergie yin de la terre au ciel, l'énergie yang du ciel à la terre
De par la chaleur et la lumière qu'il produit, le ciel parait se comporter comme une sorte d'émetteur actif, et la terre par contraste comme un récepteur en raison de sa passivité. Chacun de ces deux termes devient absolument nécessaire à l'autre et ne se justifie que par l'existence de l'autre, car quelle serait l'utilité d'un émetteur sans un récepteur et inversement.
Au contraste des deux milieux, s'ajoute la complémentarité : celui qui donne est en haut, celui qui reçoit est en bas.
Debout entre ces deux milieux, l'homme va découvrir qu'il possède certaines fonctions en rapport symbolique avec le ciel et d'autres en rapport avec la terre.
Autrement dit et pour prendre des exemples physiologiques, la pensée ou la douleur qui ne peuvent être quantifiées par la mesure, sont assimilable à l'essence et se rapportent au ciel. En revanche, les organes délimités, qui ont la charge de la nutrition et de l'excrétion, bien quantifiables, se rapportent à la terre. Lié en même temps à la terre et au ciel, tout être humain a une affinité particulière et spécifique avec l'un ou l'autre de ces deux termes. Il en résulte un comportement dépendant des caractéristiques fonctionnelles (émission ou réception) du yin et yang.
L'individu masculin est émetteur et extériorisé par ses organes génitaux et sa fonction de fécondateur.
L'individu féminin est intériorisé par ses organes génitaux internes et récepteurs.
Ceci n'est qu'une infime partie des multiples aspects de la relation de l'être humain avec le ciel et la terre sur le plan symbolique.

Les cinq éléments : eau, bois, feu, terre, métal.

Il est dans la nature de l'eau d'humidifier et de couler vers le bas, dans celle du feu de brûler et de s'élever dans les airs, dans celle du bois de se courber et de se redresser, dans celle du métal d'accepter la forme qu'on lui donne et dans celle de la terre de se prêter à la culture et à la moisson.
L'eau en coulant vers le bas devient salée, le feu en s'élevant devient amer ; le bois en se redressant devient acide, le métal en changeant de forme dans sa ductilité devient âcre, la terre cultivée, prend une saveur douce.
Les cinq éléments sont dans un premier temps envisagés comme des substances naturelles dont on retient une propriété pour catégoriser métaphoriquement les objets et les phénomènes du monde naturel.
L'écoulement est dans la nature de l'eau. Le feu est lié à la combustion, le bois à la construction, le métal à la métallurgie, la terre à l'agriculture.
Ce modèle, va servir à rassembler une multitude de phénomènes différents et à établir des chaînes de correspondances entre le macrocosme et le microcosme, entre la nature et l'homme.
Dans le chaos de la multiplicité, la construction de cinq classes permet d'ordonner et de fonder de grandes lignes de correspondances entre les phénomènes naturels et humains. Ainsi, dans son désir d'harmoniser les activités agricoles et les saisons, la médecine chinoise va intégrer une cinquième saison à la fin de l'été associée à la terre.
Le système des correspondances établit les corrélations qui lient l'ordre cosmique des choses et l'ordre social des hommes. L'immense grille d'interconnexions entre les êtres et les choses n'est pas le fait d'une libre volonté divine mais fonctionne comme un mécanisme naturel. Ces liaisons ne sont pas de nature causale, elles obéissent à des règles de similarité. Les espèces identiques s'attirent, les souffles identiques se combinent, les sons comparables se répondent.

La règle des cinq éléments

C'est une des plus anciennes théories chinoises qui demeure encore aujourd'hui vivace et fertile dans l'univers de pensée chinoise. Sa première rédaction nous fait connaître les idées et les coutumes qui avaient cours 2000 ans avant J.C.
Dans ce chapitre des annales de la Chine, sont transcrits les commandements édictés par le ciel à l'empereur pour gouverner son empire. Le premier concerne les cinq éléments.
Avant d'examiner ce qu'il implique, il est nécessaire de faire une sorte de détour en évoquant la manière dont les Chinois concevaient l'espace et ses propriétés.

Les principes d'orientation

L'étoile polaire, pivot du ciel : Les Chinois de l'antiquité avaient évidemment remarqué la marche du soleil, de la lune et des constellations dans le ciel. Ils avaient constaté qu'une seule étoile gardait dans le firmament une immobilité absolue : l'étoile polaire. Tout semble indiquer qu'elle est le pivot central de la voûte céleste. Cette permanence dans sa position, cette immobilité apparente ont fait que l'étoile polaire s'est vu attribuer toutes les vertus, tous les pouvoirs du Tao. Son nom Chinois n'est pas l'emblème de la direction du Nord mais celui du centre du cosmos, c'est à dire du grand Un, de l'Unité suprême.
Certaines étoiles qui tournent autour d'elle ne disparaissent jamais sous l'horizon et sont toujours visibles quelle que soit la saison.
En astronomie occidentale, on les appelle les étoiles circumpolaires. Pour les chinois, l'ensemble des étoiles forme le palais central, dont le centre exact est indiqué par l'étoile polaire.
La voûte céleste, observée la nuit dans un pays de plaine, se termine au niveau de l'horizon circulaire. Cette base circulaire est le contour du ciel ; c'est sur ce contour que nous trouvons les points cardinaux qui correspondent au lever du soleil lors des solstices et des équinoxes :
- Le solstice d'hiver : le Nord
- Le solstice d'été : le Sud
- L'équinoxe de printemps : l'Est
- L'équinoxe d'automne : l'Ouest
Sur les documents chinois, les points cardinaux ne sont pas disposés comme sur les cartes occidentales. Le Sud est toujours représenté en haut de la figure. En conséquence, l'Est est à gauche, l'Ouest à droite et le Nord en bas. Pourquoi ? Parce que le ciel est le siège de l'énergie yang et le soleil son emblème. Si nous suivons son mouvement dans le ciel, c'est vers le Sud qu'il nous faut lever les yeux pour suivre sa course. Le Nord à l'opposé représente le yin, il est donc placé en bas comme la terre est en bas par rapport au soleil. L'Est est à gauche, il marque le lever du soleil et l'apparition de l'énergie yang. L'Ouest est à droite et marque le coucher du soleil et l'apparition de l'énergie yin.

Les palais des saisons

Nous connaissons déjà dans le ciel la région circumpolaire appelée palais central.
La voûte céleste est partagée en quatre autres régions appelées également palais.
L'étendue de chaque palais est délimitée par la durée pendant laquelle se manifeste l'énergie saisonnière correspondante.
Correspondances entre les énergies yin-yang et les saisons
Ainsi le palais du printemps commence à l'apparition dans le ciel de certaines étoiles annonçant les premières manifestations de l'énergie yang. Le milieu de ce palais correspond à l'équinoxe de printemps, la fin du palais est fixée par la présence d'étoiles qui marquent l'installation définitive de l'énergie yang, ce qui correspond au début de l'été. Le même schéma détermine les trois autres palais des saisons. On remarque, dans la cosmogonie chinoise que les solstices et les équinoxes ne signalent pas le début des saisons comme en occident mais sont situées au milieu de celles-ci.

Aux cinq palais sont associés cinq éléments  

Au palais du printemps est associée la région de l'Est. Elle est symbolisée par le bois, car c'est à cette saison que la pousse des arbres est la plus significative. La terre se couvrant de verdure, il est normal que la couleur verte soit l'emblème de cette saison. Au palais de l'été est associée la région du Sud. Elle est symbolisée par l'élément feu, qui correspond à la saison la plus chaude de l'année, la couleur rouge en sera l'emblème. Le palais central correspond au centre et à l'élément terre. Il se situe dans le cycle des saisons à une période intermédiaire comprise entre la fin de l'été et le début de l'automne, au moment où l'énergie va changer de sens, de yang elle va devenir yin. La couleur emblématique en est le jaune, couleur prédominante du sol chinois.Au palais d'automne est associée la région de l'Ouest. Elle est symbolisée par le métal. Cette saison marque le déclin de la nature, les feuilles tombent, la vie est retranchée, comme coupée par le métal de la hache. Sa couleur emblématique est le blanc.
Correspondances entre les points cardinaux, les éléments et les couleurs
Au palais de l'hiver est associée la région du Nord. Elle est symbolisée par l'eau qui s'écoule vers le bas. On attribue la couleur noire à cette saison sombre et froide. Ainsi à chacun des palais célestes est associé un élément primordial de notre monde terrestre symbolisant les propriétés de l'énergie de ce palais. Les cinq éléments primordiaux déterminent cinq catégories qui permettent de classer et de comprendre les phénomènes de l'univers. On peut dire que tout ce qui est rangé dans une même catégorie possède une énergie similaire et constitue l'expression, dans des domaines et à des niveaux différents de la réalité, d'une seule et même qualité d'énergie.

Rôle des cinq éléments

Le rôle des cinq éléments consiste essentiellement à maintenir l'équilibre des énergies : si l'une est trop puissante, une autre tend à la réduire. Si l'une est trop faible, l'autre vient la renforcer. Le monde existe grâce à l'interaction des énergies, qui bien qu'étant invisibles sont cependant réelles et perceptibles.

Évolution de l'énergie

La règle des cinq éléments est fondée sur deux modalités particulières de l'évolution de l'énergie :
Ordre de production
1- L'ordre de production de l'énergie :
Le cycle des saisons est un bon exemple. L'énergie yang commence à se manifester dès le début du printemps. Elle atteint son maximum en été pour décroître progressivement après le solstice.
Avant que les premiers signes de l'énergie yin se manifestent, l'énergie passe par le pivot central. Cette énergie yin va aller en augmentant progressivement au cours de l'automne pour atteindre son maximum au solstice d'hiver, et décroît progressivement jusqu'au printemps.
Cet ordre peut être figuré de la manière suivante : Remplaçons le nom des points cardinaux par celui des éléments qui leur sont associés, ce qui se lit :
Ordre de production de l'énergie
Le bois produit le feu
Le feu produit la terre
La terre produit le métal
Le métal produit l'eau
L'eau produit le bois
Ainsi chaque élément présente deux propriétés distinctes : produire et être produit. Ce que les chinois expriment en disant que tout élément est la mère et le fils d'un autre. Exemple : l'eau est la mère du bois. Le bois produit le feu, donc le feu est le fils du bois. Produire peut être compris aussi dans le sens d'aider, nourrir, entretenir.
2- L'ordre de destruction de l'énergie
Chaque saison correspond à un élément. Observons comment les saisons prédominent les unes sur les autres et quels éléments triomphent les uns des autres.
L'hiver triomphe de l'été : l'eau triomphe du feu (l'eau éteint le feu)
L'été triomphe de l'automne : le feu triomphe du métal (il peut le fondre)
L'automne triomphe du printemps : le métal triomphe du bois (il peut le couper)
Le printemps triomphe du centre : le bois triomphe de la terre (qu’il recouvre en y poussant)
Le centre triomphe du Nord : la terre triomphe de l'eau (en l’absorbant)
Ainsi chaque élément présente le double aspect de détruire et d’être détruit. Le terme détruire implique aussi le sens de vaincre, d'opprimer, d'empêcher.
Selon les lois générales de la mutation naturelle, la production entraîne la destruction et réciproquement. S'il y a production sans destruction et destruction sans production, l'équilibre naturel est rompu. Ce sont ces rapports qui conduisent les êtres et les choses à se développer, à se multiplier.
Par exemple, le bois peut détruire la terre, mais la terre produira le métal qui détruira le bois.
Comme il y a similitude entre l'univers dans son ensemble et chaque être en particulier, l'homme est également régit par ce rapport d’équilibre entre les cinq énergies. Chacun de ses organes appartient à une catégorie définie par un élément. La maladie est une rupture d'équilibre entre les différents éléments à l’intérieur du corps. Cela se traduira par une dysharmonie entre les organes. Dans la mesure où la théorie des cinq éléments rend compte du cycle de production et du cycle de destruction de l'énergie en général, on peut comprendre l'importance que les médecins chinois lui accordent puisque la notion d'énergie est au centre de leur pensée médicale traditionnelle.

Il existe simultanément des phénomènes de stimulation (production) et d'inhibition (destruction). Ces deux phénomènes se manifestent en permanence dans notre organisme pour maintenir l'équilibre physiologique.
Dans le cas d'excès ou d'insuffisance, apparaissent des phénomènes d’empiétement ou de mépris. Si l'énergie de l'organe prédominant est en excès, elle affaiblit l'organe dont elle triomphe (empiétement) et excite l'organe dont elle ne peut triompher. Si l'énergie de l'organe prédominant est en insuffisance, elle subit l'attaque simultanée de l'organe dont elle devrait triompher (mépris) et de l'organe dont elle ne peut pas triompher (empiétement).

Les cinq éléments et leurs correspondances

Selon la tradition chinoise, le cosmos dispose de cinq saisons et de cinq éléments (le bois, le feu, la terre, le métal, l'eau) grâce auquel il naît (au printemps), il croît (en été), il absorbe (en automne) et conserve (en hiver). Pour déterminer les relations des différentes parties du corps entre elles, la médecine chinoise utilise le biais des relations possibles des différents éléments entre eux. Car chaque partie du corps humain est liée à l’une des cinq catégories fondamentales.
Ainsi pour mettre en évidence les correspondances des cinq éléments avec les principaux phénomènes naturels observables, nous allons, à travers une suite d'exemples simples, illustrer les affinités logiques qui unissent les notions rangées dans une même catégorie.


Au printemps, la végétation commence à croître, le climat est doux, le vent souffle paisiblement. On lui associe l'élément bois et la couleur verte.
Pour l'organisme, c'est le moment de l'élaboration de l'énergie, celui où l'activité du foie est la plus forte.
Le foie est en rapport direct avec la vésicule biliaire, ses orifices extérieurs sont les yeux, il régit les muscles.
La saveur qui lui convient est l'aigre.
Au niveau psychique, le sentiment qui lui est naturel est la colère. Mais l'excès de colère blesse le foie, comme l'excès de vent nuit à son énergie.
La douleur, qui dépend des poumons, triomphe de la colère comme la sécheresse triomphe du vent et la saveur piquante de l'aigre.
L'état de l'énergie du foie, de la vésicule biliaire se manifeste au niveau cutané par un reflet verdâtre. L’ensemble des manifestations physiologiques est désigné par le nom de groupe bois ou groupe vert. En été, la végétation est en plein essor. C'est le moment des grandes chaleurs. On lui associe l'élément feu et la couleur rouge. Pour l'organisme, c'est le moment de la plus grande vitalité, celui où l'énergie du cœur est la plus forte. Le cœur est en rapport direct avec l'intestin grêle. Il régit la langue et les vaisseaux sanguins.
La saveur qui lui convient est l'amer.
Au niveau psychique, le sentiment qui lui est naturel est la joie. Mais l'excès de joie peut nuire au cœur comme l'excès de chaleur peut nuire à son énergie.
La peur dépend des reins, triomphe de la joie comme le froid de l'hiver triomphe de la chaleur et le goût salé triomphe de l'amertume.
L'état de l'énergie du cœur, de la circulation sanguine, de l'intestin grêle se manifeste au niveau par une coloration rouge.
L'ensemble des manifestations physiologiques est désigné par le nom de groupe feu ou rouge.
A la fin de l'été, la végétation connaît une période d'intense fructification. C'est une période de perturbations atmosphériques (comme le début du printemps) manifestant le prochain changement de sens de l'énergie. Il fait chaud et humide. On lui associe l'élément terre et la couleur jaune.
Pour l'organisme, c'est une période d'adaptation délicate car l'énergie yang va progressivement céder devant l'énergie yin. C'est le moment de forte activité du groupe rate-pancréas, en rapport étroit avec l'estomac. Son orifice extérieur est la bouche et il régit la chair.
La saveur qui lui convient est le doux.
Au niveau psychique, l'état qui lui correspond est la réflexion. Mais l'excès de réflexion provoque les soucis et blesse la rate, comme l'excès d'humidité nuit aux chairs.
La colère, qui dépend du foie, triomphe de la réflexion comme le vent triomphe de l'humidité et l'aigre de la saveur douce.L'état de l'énergie du groupe rate-pancréas et de l'estomac se manifeste au niveau cutané par une coloration jaunâtre.
L'ensemble des manifestations physiologiques est désigné par le nom de groupe terre ou groupe jaune. En automne, la végétation commence à perdre ses feuilles, il fait frais et sec. On lui associe l'élément métal et la couleur blanche. Pour l'organisme, c'est la période où il convient d'épurer l'énergie, celle où les poumons sont sollicités. Ceux-ci sont en rapport étroit avec le gros intestin. Leur orifice extérieur est le nez et ils régissent l'épiderme. La saveur qui leur convient est le piquant (l'épicé). Au niveau psychologique, le sentiment qui lui est naturel est la douleur ou le chagrin. Mais l'excès de douleur blesse les poumons comme l'excès de sécheresse nuit à leur énergie.
La joie qui dépend du cœur, triomphe du chagrin comme le feu triomphe de la sécheresse et l'amertume triomphe de la saveur piquante.
L'état d'énergie des poumons et du gros intestin se manifeste au niveau cutané par un reflet blanc. L'ensemble des manifestations physiologiques est désigné par le nom de groupe métal ou groupe blanc.

En hiver, la végétation s'étiole, il fait froid. On lui associe l'élément eau et la couleur noire.
Pour l'organisme, c'est une période de ralentissement des activités en général. Les reins sont plus sollicités et sont en rapport étroit avec la vessie. Leurs orifices extérieurs sont l'anus et l'urètre. Ils contrôlent les oreilles et régissent les os.
La saveur qui leur convient est le salé.
Au plan psychique, le sentiment qui lui est naturel est la peur. Mais l'excès de peur blesse les reins comme l'excès de froid nuit à leur énergie. La réflexion (ou pensée) qui dépend de la rate triomphe de la peur comme l'humidité triomphe du froid et la saveur douce triomphe de la saveur salée.
L'état de l'énergie des reins et de la vessie se manifeste au niveau cutané par une teinte gris-noire.
L'ensemble des manifestations physiologiques est désigné par le nom de groupe eau ou groupe noir.

En résumé, on utilise les caractères particuliers (production/destruction) des cinq éléments pour déterminer :
- l'action se stimulation et d'inhibition des organes entre eux
- l'équilibre physiologique yin–yang des cinq organes et des six entrailles
Malgré sa complexité, les déséquilibres énergétiques évoluent toujours dans le cadre tracé par la règle des cinq éléments.

Le yin-yang et les cinq éléments

La théorie du yin et du yang décrit les manifestations énergétiques de caractères opposés et complémentaires.
La règle des cinq éléments a pour but d'étudier les phénomènes de production et de destruction énergétique.
En médecine chinoise, on ne peut employer l’une de ces deux théories sans faire appel à l'autre. Pour décrire l'évolution d’un état physiologique, il faut soit rechercher les manifestations yin-yang et les observer selon la règle des cinq éléments, soit rechercher les manifestations des cinq éléments et les étudier en fonction du yin et du yang.

L'énergie et le corps humain

La notion d'énergie est le pivot de la pensée médicale chinoise. Pour les chinois, l'énergie humaine se manifeste sous plusieurs aspects. Elle circule dans l'organisme, elle anime et conditionne le fonctionnement des organes.
La circulation de l'énergie s'effectue d'une façon ininterrompue et toujours dans le même sens. Allant successivement d'un méridien yang à un méridien yin symétrique.
Elle part à l'aube, disent les chinois, des poumons pour y revenir, l'aube suivante, son parcours accompli.
Par ailleurs l'énergie humaine est tributaire de l'énergie cosmique, en particulier de la forme cyclique qu'elle revêt au cours du déroulement des saisons.

Influence de l'énergie saisonnière sur l'énergie humaine

Le printemps est la saison de la montée de la sève. Toute la nature est féconde. C'est la saison où l'énergie, va de nouveau éclore. C'est le moment de donner, ce n'est pas celui de recevoir. Pour se conformer à l'énergie du printemps, il faut nourrir cette nouvelle vitalité. Sinon des troubles du foie apparaîtront.
L'été est la saison de la croissance. L'énergie du ciel et de la terre se rejoignent. Tout dans la nature fleurit et fructifie. En cette saison, il ne faut freiner ce besoin de vitalité, il faut le laisser se diffuser dans l'organisme. Si on bloque l'énergie de l'été, l'énergie du cœur s'affaiblira.
L'automne est la saison de l'équilibre entre énergie du ciel et de la terre. L'homme doit apaiser sa volonté et épurer l'énergie des poumons, sinon cette dernière sera troublée.
En hiver, tout se cache : c'est la saison des retraites en profondeurs car il fait froid. Il ne faut pas troubler l'énergie yang. Si on ne se synchronise pas avec l'énergie de l'hiver, l'énergie des reins s'affaissera.
Les sages entretiennent l'énergie yang au printemps et en été ; ils entretiennent l'énergie yin en automne et en hiver.

Évolution de l'énergie 

L'évolution de l'énergie humaine au cours d'une journée se répartit en quatre périodes correspondant aux quatre saisons.
Le matin correspond au printemps
La journée à l'été
Le soir à l'automne
La nuit à l'hiver
En effet, de même que l'énergie cosmique croît au printemps et évolue selon le cours des saisons, l'énergie de l'homme apparaît le matin à son réveil, elle est à son maximum le midi, puis elle s'affaiblit le soir, durant la nuit elle rentre à l'intérieur du corps.

La vitalité

Pour vivre en bonne santé, il faut que les énergies circulent normalement, et que les trois parties du corps (le haut, la partie moyenne et le bas) soient énergétiquement équilibré.
À l'âge de 10 ans, les organes du corps humains sont fermes. L'énergie est concentrée vers le bas du corps, c'est pourquoi les enfants aiment toujours courir.
À l'âge de 20 ans, le sang et l'énergie sont en période de croissance, on se sent vif et léger.
À l'âge de 30 ans, les cinq organes sont en parfait fonctionnement. L'énergie et le sang sont à leur maximum d'intensité. La démarche est assurée et tranquille.
À l'âge de 40 ans, la chair et l'épiderme commence à se relâcher. Les cheveux tombent. On apprécie de s'assoir.
À l'âge de 50 ans, l'énergie du foie commence à s'affaiblir. La sécrétion biliaire diminue. L'activité visuelle baisse.
À l'âge de 60 ans, l'énergie du cœur s'affaiblit. On a besoin de plus de sommeil.
À l'âge de 70 ans, l'énergie de la rate diminue. La peau se dessèche.
À l'âge de 80 ans, l'énergie des poumons s'affaiblit, l'esprit commence à se troubler. On perd la mémoire.
À l'âge de 90 ans, l'énergie des reins s'affaiblit à son tour, on se fatigue rapidement.
À l'âge de 100 ans, l'énergie des organes a disparu. L'esprit s'en va. Il ne reste que le corps physique.

Les méridiens

L'énergie Yong ou énergie nourricière circule dans le corps en suivant des voies immatérielles qui ne correspondent pas au trajet anatomique ni à ceux des nerfs, des artères ou des veines. Ces voies appelées méridiens suivent le plus souvent les vallées formées par les saillies musculaires. L'énergie Yong est un courant énergétique sans fil matériel. Cette énergie est bipolaire :
- si elle est positive ou yang, elle circule dans les méridiens des entrailles qui parcourent le côté externe des membres.
- si elle est négative ou yin,  elle circule dans les méridiens des organes qui parcourent le côté interne des membres.
Chaque méridien a son propre trajet. L'espace entre ces trajets particuliers, au niveau de la tête, de la face, des organes, des entrailles, de la main et du pied est parcouru par une multitude de petits vaisseaux de liaison.

Énergie Yong

Yong possède le double sens de nourriture et de mouvement. L’énergie Yong est donc l'énergie nourricière par excellence. Elle se propage depuis la zone qui reçoit les aliments au cours de la digestion, c'est à dire l'estomac, la rate et le pancréas. La partie pure de cette énergie va circuler dans l'organisme en passant du foie aux poumons et de la rate au cœur puis pour finir aux reins. Elle peut s'améliorer avec une alimentation adapté  (c'est-à-dire par rapport à l'appartenance fondamentale de l'individu à tel ou tel des cinq éléments) et à l'organe ou groupe d'organes en disfonctionnement.

Énergie ancestrale

On peut encore l'appeler énergie héréditaire ou énergie chromosomique. C'est celle que dès sa formation le fœtus reçoit de ses parents et qui va permettre son développement. À partir de sa naissance, l'énergie qui sera responsable de la croissance de l'enfant proviendra de l'alimentation et de la respiration. En somme, dès les premiers instants de la vie, l'organisme humain a la charge d'élaborer lui-même l'énergie qui lui est nécessaire. L'énergie ancestrale devient alors un capital énergétique qu'il faudra préserver, pour être transmis à la génération suivante. Lors d'agression violentes, que ce soit une maladie ou un choc émotionnel, le capital énergie ancestral est fortement entamé. Les intempéries (vent, froid, humidité, chaleur, sécheresse) et les états (colère, haine, tristesse, joie, inquiétude, réflexion, peur) lèsent l'énergie ancestrale.
Cette énergie ancestrale circule en particulier le long des deux méridiens qui commencent au niveau des glandes surrénales et s'élèvent vers le haut du corps :
- Le premier est appelé vaisseau de conception ou  Jenn Mo . Il suit la ligne médiane antérieure de l'abdomen, passe au milieu de la poitrine et se termine sur la maxillaire inférieur au point d'attache de la lèvre. Le méridien Jenn Mo  commande tous les méridiens yin du corps.
- Le second est appelé vaisseau gouverneur ou Tou Mo. Il suit l'axe de la colonne vertébrale à partir du coccyx, passe par la nuque, le milieu du crâne, le milieu du front et se termine sous la lèvre supérieure, au milieu du maxillaire supérieur, à l'aplomb de la base du nez. Le méridien Tou Mo commande tous les méridiens yang du corps.

Énergie Oé

Le mot Oé signifie défense. L’énergie Oé est l'énergie défensive. Elle est également élaborée à partir de la nourriture. Elle est rapide, vaillante, glissante. Elle circule dans les méridiens tendino-musculaires qui aboutissent à l'épiderme, à la chair, aux muscles qui sont à l'extérieur (yang). C'est elle qui est mobilisée pour combattre l'action néfaste des énergies. En d'autres termes, on pourrait dire qu'elle protège l'organisme des stress extérieurs en mobilisant les défenses de l'épiderme et en stimulant nos capacités de récupération. Les chinois lui reconnaissent comme fonctions principales de chauffer la chair, de rendre la peau lisse et soyeuse, d'entretenir la racine des poils, d'ouvrir et fermer les pores. C'est pourquoi, à l'état normal la peau est tiède, douce et souple.
Lorsque l'énergie Oé entre en lutte, l'organisme manifeste de la fièvre et craint le froid. En cas de victoire de l'énergie Oé, il y a transpiration puis dispersion de l'énergie perverse.
L'énergie Oé parcourt 50 fois l'organisme humain en 24 heures, soit 25 fois pendant la période yang de la journée et 25 fois pendant la période yin.
Les deux formes d'énergies Yong et Oé, pour leur qualité et leur quantité dans le corps, dépendent de la nature de l'alimentation reçue par l'organisme, c'est-à-dire de la qualité et de la quantité des aliments solides ou liquides ingérés mais aussi de l'air respiré.

Classification selon le principe des 5 éléments (cliquez au dessus du tableau pour l'agrandir)


 

Les organes, les entrailles, les fonctions.

Les organes comprennent le cœur, les poumons, le foie, la rate, les reins. Ils sont de nature yin
Les entrailles comprennent la vésicule biliaire, l'estomac, le gros intestin, l'intestin grêle, la vessie. Ils sont de nature yang. Quand l'organisme est en bonne santé, les entrailles et les organes sont en harmonie. Un certain équilibre existe entre eux :
Le cœur est le roi, c'est en lui que ce tient l'âme.
Les poumons sont les ministres, ils régissent à l'extérieur l'énergie de l'épiderme.
Le foie est le général, c'est lui qui élabore les plans.
La vésicule biliaire est la cour de justice, c'est elle qui juge et condamne.
L’enveloppe du cœur est le ministre des loisirs, c'est lui qui crée joie et plaisir.
La rate et l'estomac sont les entrepôts et les greniers.
Le gros intestin est le transformateur.
L’intestin grêle est le régulateur, il envoie dans le corps la matière nutritive transformée.
Les reins procurent la puissance et la force.
La vessie est le mandarin, son emploi est subalterne, il emmagasine le produit terminal de l'énergie : les urines.
Ces activités doivent toujours être en complète harmonie.
Les cinq organes doivent conserver l'énergie et en libérer une partie, leur capacité énergétique ne doit jamais baisser au dessous d'un certain niveau.
Les entrailles ne conservent pas l'énergie, elles ne servent qu'à la transformer ou à la transporter. Ce sont les lieux de l'élaboration de l'énergie Yong.
Elles sont appelées récipients et sont capables de transformer les déchets alimentaires et de faire circuler les cinq saveurs. Elles constituent la base de ravitaillement de tout l'organisme en énergie Yong.

Influence des organes entre eux

Le cœur régit les artères mais les reins commandent le cœur (l'eau triomphe du feu)
Les poumons régissent la peau, l'épiderme mais le cœur commande les poumons (le feu triomphe du métal)
Le foie régit les muscles et les ongles mais ce sont les poumons qui commandent le foie (le métal triomphe du bois)
La rate régit la chair et les lèvres mais c'est le foie qui commande la rate (le bois triomphe de la terre)
Les reins régissent les os, les cheveux et les poils mais c'est la rate qui commande les reins (la terre triomphe de l'eau)
Les lois entre les organes suivent la loi de production et de destruction de l'énergie.

Correspondance des organes et de leur énergie propre avec l'extérieur

Les poumons qui sont en liaison avec le gros intestin, il est représenté à l'extérieur par l'épiderme.
L'énergie des poumons est en liaison avec le nez.
Le cœur qui est en liaison avec l'intestin grêle, il est représenté à l'extérieur par les artères.
L'énergie du cœur est en liaison avec la langue.
Le foie qui est en liaison avec la vésicule biliaire, il est représenté à l'extérieur par les muscles et par les ongles.
L'énergie du foie est en liaison avec les yeux.
La rate qui est en liaison avec l'estomac, est représentée à l'extérieur par la chair.
L'énergie de la rate est en liaison avec la bouche.
Les reins qui sont en liaison avec la vessie, ils sont représentés à l'extérieur par les poils et le duvet.
L'énergie des reins est en liaison avec les oreilles.
Ainsi, lorsque :
Les poumons sont sains, l'olfaction est normale.
Le cœur est sain, le sens du goût est normal.
Le foie est sain, la vue est normale.
La rate est normale, on peut absorber la nourriture normalement.
Les reins sont sains, l'acuité auditive est bonne.

Relation des organes et des entrailles avec les cinq éléments

Les cinq saveurs sont :
L’aigre
L’amer
Le doux
Le piquant
Le salé
À chaque organe, correspond une saveur particulière :
La saveur aigre des aliments arrive d'abord au foie, l'amer au cœur, le doux (sucre lent) à la rate, le piquant aux poumons et le salé aux reins.
L'énergie part de l'estomac pour alimenter les cinq organes. L’énergie puisée dans la nourriture se transforme en énergie.

Influence des saisons sur les organes

Les saisons ont une grande influence sur l'activité des organes. A chaque saison correspond un organe dont l'énergie sera prédominante pendant toute la durée de celle-ci.
Ces énergies prédominantes sont :
- au printemps celle du foie
- en été celle du cœur
- à la fin de l'été celle de l'estomac
- en automne celle des poumons
- en hiver celle des reins

Si un organe faiblit à une saison où son énergie n'est pas prédominante (par exemple le foie en été), il risque de ne pas retrouver sa pleine vitalité avant la saison qui correspond à son maximum d'énergie.

Les aliments classés par saveurs selon le principe des 5 éléments (cliquez au dessus du tableau pour l'agrandir)

 

Les saveurs dans l'alimentation

Les saveurs jouent un rôle dans l'alimentation. Elles qui déclenchent l'arrivée des sucs gastriques qui vont permettre l'assimilation. Elles stimulent énergétiquement leurs organes correspondants. C'est l'élément terre qui collecte les différentes saveurs ; elle conserve pour elle la saveur sucrée puis distribuera :
- la saveur piquante aux poumons, gros intestin
- la saveur salée aux reins, vessie
- la saveur acide, aigre au foie, vésicule biliaire
- la saveur amère au cœur, intestin grêle.

Les 5 saveurs et leurs organes correspondants
Les saveurs vont suivre la règle des cinq éléments dans le cycle de construction et de destruction.
Pour favoriser un organe, il faudra que la saveur lui correspondant soit légèrement dominante dans l'alimentation.
Si la saveur est en excès, l'organe est en excès d'énergie et l'organe qu'il domine sera lésé.
Par exemple : trop de salé dans l'alimentation provoque un excès d'énergie aux reins, qui seront à leur tour en déséquilibre et nuiront au cœur. Par contre la saveur salée légèrement dominante dans le bol alimentaire tonifiera énergiquement les reins et sera favorable au foie (loi de construction des cinq éléments). En tenant compte de la classification des aliments selon les cinq saveurs, on peut équilibrer son menu en fonction des saisons et de notre état énergétique. Si on est fragile au niveau du cœur, il faut réduire le salé en augmentant l'amer et l'acide (circulation). Si on est fragile de l'estomac, il faut réduire l'acide et augmenter le sucré (les sucre lents des céréales et pas le sucre blanc) ainsi qui l'amer qui aide l'estomac.
On augmentera sa consommation d'aliment correspondant à la saison, sauf au cas où celle-ci attaquerait notre organe fragilisé (étrangement, la nature produit les fruits et les légumes à la bonne saison.)
La connaissance des saveurs nous permet aussi d'évaluer notre degré déséquilibre organique : plus on recherche des saveurs fortes (très salé, très sucré) plus notre organisme est en déséquilibre. Il suffit de cesser périodiquement de consommer la saveur en abus pour le vérifier. Les premiers jours, on ressent le manque concernant cette saveur, mais après quelques semaines on a du mal à absorber cette saveur comme on le faisait auparavant. En respectant cette chronologie saisonnière, on permet à notre organisme de se maintenir pendant longtemps en harmonie et on évite les problèmes qui reviennent cycliquement chaque année à la même saison (rhumes, fatigues, réactions cutanées, coliques, etc.)


Le Tao, le yin-yang, les cinq éléments.

Ces trois notions collent étonnement à des nombres qui ont valeurs de symboles.
L'expression Taî-yi signifie littéralement "Grand Un" ou "Suprême". L'origine de cette idée de l'Un Suprême remonte au vieux chamanisme chinois. Elle enseigne que tout ce qui existe constitue une unité organique où tout est dans tout, où tout interagit avec tout, où tout est cause et effet de tout, où tout est interdépendant de tout.
Cette vision du cosmos comme un organisme vivant est au cœur de la pensée chinoise et induit des applications importantes notamment en matière de santé.
Lao-Tseu dit : "Le Tao engendre Un"
Le Tao est donc placé en amont de l'Un qui est tout ce qui existe. Mais si le Tao est "avant" Un, le Tao est donc zéro, vide, vacuité, néant.
En termes modernes, ce que dit Lao-Tseu, c'est que le devenir précède et engendre l’être, l'existence précède et engendre l'essence, le processus précède et engendre la structure. Le Tao précède et engendre le Taî-Yi.
Puisque le Taî-Yi concentre en lui tout le cosmos matériel, et que le Tao le précède, le Tao est purement immatériel donc spirituel. Alors le spirituel précède et engendre le matériel. L'esprit précède et engendre le monde.

Ceci nous permet donc de dire que selon la Taoïsme : au début était l'esprit et de lui émane tout ce qui existe, y compris la matière sous toutes ses formes. Si tout émane de l'esprit, alors cet esprit habite et anime tout ce qui existe.
Le Tao, tel un zéro immatériel contient à l'état latent toute la manifestation.

Le yin-yang peut être symbolisé par le nombre 2, nécessaire à la connaissance et à la compréhension de ce qui est manifesté.
C'est le Tao rendu perceptible, du tao inconnaissable, indéterminable où il préexiste, émerge le yin-yang par séparation, par division. Le 2 permet de dénombrer, de déterminer, de connaître.

Le cinq décrit une relation particulière qui s'établit à l'intérieur du vivant. Il symbolise les multiples correspondances : saveurs, organes, directions, couleurs, etc. et la nature de leurs relations. Le cinq symbolise également l'être humain.

Organes et émotions 

La médecine chinoise a dessiné une cartographie précise du lien entre le corps et les émotions qui lui permet d’agir non seulement sur la conséquence (un visage rougi par la colère, un estomac noué par l’angoisse), mais surtout sur la cause.
Chacune des grandes aires émotionnelles est « hébergée » par un organe, qui va à la fois l’influencer et subir son influence :
Le cœur est associé à la joie et au plaisir 
La rate-pancréas à la méditation et à la réflexion
Le poumon à l’anxiété
Les reins à la peur
Le foie à la colère.
Cette relation se fait dans les deux sens : l’excès de colère va favoriser des pathologies hépatiques, des douleurs dans les hypocondres (sous le diaphragme), tandis que les dysfonctionnements du foie nous rendent plus sensibles aux excès de susceptibilité, d’irritabilité, etc.



Le visage et les organes

1: intestin grêle
2: vessie
3: foie
4: reins
5: rate
6: estomac
7: cœur
8: gros intestin
9: poumons
10: gynécologie

Selon la règle chinoise des cinq éléments, chaque zone du visage définie correspond à l'activité d'un organe. En fonction de la coloration de cette zone, on peut en déduire l'état énergétique de l'organe. Exemple : une coloration qui tire vers le rouge dans la zone 3 indique une suractivité du foie, une coloration qui tend vers le pale dans la zone 9 indique une sous activité des poumons.


A Michel, sans nos nombreuses discussions au cours de l'année 1985, lorsque nous habitions à Boisvin en Guadeloupe, ce blog n'existerait pas aujourd'hui.

Dossier réalisé par Bruno Teste

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