La paréidolie est utilisée dans le cadre clinique à travers le célèbre test de Rorschach. Le sujet cherche à donner figuration à des tâches d’encre en fonction de ses propres représentations mentales, donnant ainsi un aperçu de ses dynamiques psychiques.
Le phénomène de paréidolie s’avère parfois troublant pour certaines personnes, qui peuvent par exemple le considérer comme un signe. Quelle que soit l’explication de tels phénomènes, il est important de tenter d’en saisir le sens pour la personne. Ces paréidolies s’apparentent aux synchronicités (la synchronicité est l'occurrence simultanée d'au moins deux événements qui ne présentent pas de lien de causalité, mais dont l'association prend un sens pour la personne qui les perçoit).
La paréidolie est causée par la tendance naturelle à assimiler des perceptions nouvelles à celles déjà connues. Cette aptitude à détecter une présence a pu favoriser la survie de l’homme à des époques où celui-ci côtoyait des espèces mieux équipées pour se défendre. Ainsi, par exemple, les erreurs se font presque toutes dans le même ordre : reconnaître une présence qui n'en est pas une, plutôt que de ne pas reconnaître une présence.
Chacun peut, dans le cas des paréidolies, voir une chose différente. Mais l'humain a tendance à deviner un visage dès qu'un objet y ressemble. Les attentes, les prédispositions, la culture de chacun a un impact sur la « projection ». Le test de Rorschach est basé sur cette fonction cognitive.
Les paréidolies relèvent de phénomènes cognitifs complexes.
Leonard de Vinci considérait la paréidolie, comme un outil artistique et poétique.
« Si vous regardez un mur tacheté fait de diverses matières ou avec un mélange de différents types de pierres, vous êtes sur le point d’inventer une scène où vous serez en mesure de voir plusieurs paysages ornés de montagnes, de rivières, de rochers et d'arbres, de plaines et de longues vallées avec divers groupes de collines… »
Le plus illustre représentant de la catégorie paréidolie en peinture est sans doute le Maître italien Giuseppe Arcimboldo.
Paréidolie (du grec ancien para-, « à côté de », et eidôlon, diminutif d’eidos, « apparence, forme ») ce phénomène psychologique, implique un stimulus vague et indéterminé perçu comme reconnaissable.
Le cerveau structure son environnement en permanence, quitte à transformer les informations fournies par la rétine en objets connus. La paréidolie exprime la tendance du cerveau à créer du sens par l'assimilation de formes aléatoires à des formes référencées. Le siège cérébral de la fonction permettant d’identifier les formes se situe dans le lobe temporal. Il joue un rôle important pour la socialisation et le développement de l’espèce.
Le phénomène de la paréidolie résulte donc d'une illusion qui consiste à associer un stimulus visuel informe et ambigu à un élément clair et identifiable. Comme le cerveau humain aime créer du sens, dès qu'il est confronté à des formes aléatoires (taches ou nuages, par exemple), il essaye de les interpréter pour et de les identifier à des formes déjà référencées dans sa base de données. Si vous avez l'impression de reconnaître des faciès dans tout ce qui ressemble de près ou de loin à un visage, c'est pour une bonne raison : au fil de leur évolution, les êtres humains ont développé une sensibilité à déchiffrer et reconnaître les visages, et notamment les expressions faciales, qui occupent une place prépondérante dans les rapports sociaux et la communication humaine.
C'est donc parce que notre cerveau essaye de donner du sens à quelque chose qui n'en a pas forcément que nous voyons des figurations là où elles n’ont pas été conçues. Les chercheurs se sont concentrés sur la relation entre l'activité cérébrale et cette « reconnaissance ». Ils montrent qu’elle se produit à la première étape du traitement visuel, à une vitesse d'environ 100 milliseconde après la visualisation de l’objet et donc sans doute avant que nous ayons conscience de l'objet lui-même. Cela a poussé les chercheurs à reconsidérer la fonction cognitive de reconnaissance d’un visage. En effet, ces données d’imagerie apportent une nouvelle clé pour comprendre le mécanisme par lequel nous autres humains reconnaissons et distinguons deux types d'informations : les visages et les objets.
Le cerveau interprète plus qu'il ne voit : la rétine par exemple, reçoit des stimulations lumineuses et les envoie sous forme codée, abstraite, c’est un message nerveux au travers du nerf optique vers le cerveau. Le cerveau ne voit rien. Il crée une image en fonction du message nerveux reçu. A force d'interpréter certaines formes familières, le cerveau peut donner du sens à des formes abstraites. C'est ce qui arrive quand on a l'impression de voir des visages dans des objets. Ces distorsions sont dues à notre cerveau, capable de structurer son environnement en permanence, quitte à transformer les informations fournies par la rétine. Le plus troublant, c'est que chacun peut voir des choses différentes dans un même aggloméra de formes quelconques.
La paréidolie est donc un phénomène cognitif, un stimulus du cerveau qui associe un jeu de formes, d’ombres et de lumières d’un objet à un visage ou une silhouette connus.
De manière générale, la paréidolie serait un trait évolutif favorable, dans la mesure où elle facilite la détection de proies ou de prédateurs dans des décors variés. Une faculté héritée de notre évolution pour optimiser nos chances de survie.
Notre cerveau structure son environnement en permanence : proie, prédateur, congénère… Quitte à transformer les informations transmises par l’œil. Mais à la différence des illusions d’optique classiques, qui découlent de lois de la perception communes à tous, chacun peut ici voir une chose différente.
Les spécialistes soulignent que notre perception est en fait altérée par nos propres attentes et prédispositions. C’est notamment le cas lorsque nous repérons mal les fautes dans un texte, surtout si on en est l’auteur : notre cerveau ne lit pas chaque lettre mais s’attend à trouver tel ou tel mot. On devine plus qu’on ne voit.
Le cerveau humain est prédisposé à reconnaître. En tout état de cause, la paréidolie est un phénomène qui n’a pas fini de nous étonner. Elle s’explique par la façon dont nous organisons le stimulus visuel dans notre esprit.
Les photos et l'article sont de Bruno Teste